Développement personnel

COMMENT ARRÊTER L’AUTOSABOTAGE

COMMENT ARRÊTER L’AUTOSABOTAGE
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Du début à la fin, de nombreux obstacles se dressent sur notre parcours. Le plus souvent, c’est la vie elle-même qui les place sur notre route de façon aléatoire. Mais, pour des raisons parfois obscures, il arrive que nous soyons à leur origine. Nous les créons pour nous empêcher d’avancer. C’est tordu, c’est humain, c’est de l’autosabotage.

« Notre pire ennemi ne nous quitte jamais, car c’est nous-mêmes. »
(Proverbe espagnol)

Comme dirait l’autre, la vie, c’est pas de la tarte. Il faut se battre et surmonter des obstacles pour obtenir ce que l’on veut.

Lors de notre combat quotidien, il arrive que nous entendions des formules pleines de bienveillance du genre : « Tu ne peux pas faire ça ! »,  « C’est beaucoup trop difficile ! » ou « Si tu essayes, tu échoueras de toute façon ! »

Ces affirmations semblent tout droit sorties d’un manuel pour saper la confiance en soi d’une personne. Malheureusement, trop souvent, la personne qui les prononce n’est autre que nous-même.

Ces pensées limitantes sont quelque chose que nous avons tous probablement connu à un moment donné. Lorsqu’elles sont régulières, elles deviennent de l’autosabotage et nous empêchent de réaliser nos objectifs.

Agir contre soi-même

L’autosabotage est une action qui va délibérément à l’encontre de notre intention. Cette mise en échec résulte de la crainte que notre meilleur moi ne soit pas assez bon.

Sans raison rationnelle apparente, nous nous arrêtons alors que nous essayons d’atteindre un objectif. La compétence, la capacité et le désir sont là, mais quelque chose nous empêche d’avancer.

C’est, par exemple, arriver en retard à un rendez-vous important. Ou faire de Netflix notre meilleur ami alors qu’il y a cette grosse présentation à faire le lendemain. Ou saboter une relation pourtant épanouissante.

En résumé, plutôt que de viser les étoiles, on se tire une balle dans le pied.

Le problème de l’autosabotage, c’est que nous ne le reconnaissons généralement pas quand il se produit. Nous attribuons généralement notre manque de succès à l’incompétence. Ce faisant, nous renforçons nos croyances limitantes, qui, à leur tour, alimentent l’autosabotage et nous enferment dans un cycle infernal qui nous fait reproduire indéfiniment les mêmes mécanismes. Comme un hamster sous stéroïdes dans sa roue.

Notre pire ennemi

Combien de fois avons-nous déjà agi contre notre propre intérêt en nous demandant ensuite pourquoi nous l’avons fait ?

Pourquoi avons-nous dit telle chose blessante à un proche ?

Pourquoi avons-nous sans cesse reporté ce projet si important ?

Pourquoi avons-nous cessé de faire cette chose qui nous fait tellement de bien ?

Ces pensées et comportements d’autosabotage sont le résultat de ce qu’on appelle la voix intérieure critique.

La voix intérieure critique est cette petite voix dans notre tête qui essaye de nous convaincre que nous sommes trop ceci ou pas assez cela, pas capable ou pas digne, que nous sommes un imposteur, que nous ne pourrons jamais y arriver, etc.

Cette voix nous fait douter de nos capacités, sape nos désirs, nous convainc d’être méfiants envers nous-même et nous éloigne de nos véritables objectifs.

Cette voix intérieure critique nous dit en substance que notre pire ennemi, c’est nous-même.

Elle trouve ses origines dans nos premières expériences de vie. Nous avons intériorisé ce que nos parents ou modèles nous renvoyaient d’eux et de nous.

Par exemple, si un parent considère son enfant comme paresseux, et le lui répète ad nauseam, il est fort probable que celui-ci grandisse en développant un sentiment d’inutilité. Se met alors en route un mécanisme d’autosabotage qui va confirmer cette croyance limitante et aboutir à l’inaction ou à l’échec.

De la même manière, un enfant peut intérioriser les pensées négatives d’un parent qui souffre d’un déficit d’estime de soi et qui s’autodévalorise. En grandissant, l’enfant risque de développer une croyance et une attitude similaires.

Notre voix intérieure critique nous encourage à développer nos défenses dans tous les domaines de notre vie, mais surtout dans nos relations les plus proches.

Elle nous empêche souvent d’obtenir ce que nous voulons vraiment, insistant sur le risque d’être blessés de la même manière que nous avons été blessés dans notre enfance. Ou en nous poussant à choisir un partenaire avec lequel recréer cette ancienne dynamique nocive et renforcer cette image de nous négative que nous cultivons depuis longtemps.

Les formes d’autosabotage les plus courantes sont la procrastination et l’évitement, l’automédication (drogues, alcool), la suralimentation, l’automutilation et les conflits interpersonnels. Si certains de ces actes peuvent sembler utiles sur le moment, ils finissent par saper toutes possibilités d’amélioration. En outre, ces mécanismes ont des effets d’autant plus néfastes qu’ils se mettent en place lentement, d’où la difficulté à les identifier.

Heureusement tout n’est pas perdu. Il y a toujours de l’espoir et la lumière au bout du tunnel n’est pas toujours un train qui arrive. Comme pour tout mécanisme mis en place, il est possible de le désactiver. Comment ? Avec du travail, de la volonté, de l’engagement et des vielles techniques de Sioux.

Comment arrêter l’autosabotage ?

1. Arrêter les « si seulement »

Nous avons tous des regrets. Alors, parfois, nous jouons à « si seulement » avec des situations que nous ne pouvons pas contrôler, mais que nous souhaitons être différentes. Par exemple : si seulement nous avions fait d’autres études, si seulement nous avions grandi dans un milieu plus aisé, si seulement nous avions plus de talent, etc.

Ces pensées, inoffensives en apparence, peuvent nous suivre pendant des années comme un vieux chewing-gum coincé sous la semelle. Leur problème est qu’elles ne servent à rien et ne mènent nulle part.

Le fantasme du « si seulement » nous maintient dans l’inaction et la frustration. Par définition, les choses passées sont… passées, nous n’y pouvons plus rien. À moins de pouvoir remonter le temps, ce qui n’est pas (encore) possible, consacrer du temps à ce genre de pensées est contre-productif. Cela ne génère aucune créativité et ne résout aucun problème.

Pire, s’y attarder perpétue un cercle vicieux de frustration. Ruminer sur comment vous avez gaspillé ces 5 ou 10 dernières années ne vous incitera pas mettre en place des actions positives pour les 5 ou 10 années à venir.

Essayez de transformer les « si seulement » en un état d’esprit ouvert et créatif : « Je ne peux pas réparer mon passé, mais je peux influencer mon avenir » ou « J’ai appris telle chose de X et voici comment j’ai l’intention de l’utiliser pour améliorer la situation. »

2. Ne pas refouler les pensées

L’un des moyens les plus simples de vous assurer qu’une pensée aura du pouvoir sur vous est de tenter de la supprimer.

Essayez de ne pas penser à une chanson et vous l’aurez en tête toute la journée.

Cependant, lorsque vous y parvenez, vous n’avez aucune chance de la traiter, de la comprendre, de la ressentir, et éventuellement de décider qu’elle est inopérante. C’est une caractéristique des personnes qui luttent avec une pensée obsessionnelle.

Plus vous combattez vos pensées, plus vous vous refusez la possibilité de les traverser, et plus vous vous enfermez dans un schéma négatif.

Essayez de les reconnaître et de les affronter, en soulignant qu’elles ne sont que des pensées et en les étiquetant comme telles.

3. Arrêter de se comparer

La comparaison a tendance à renforcer notre sentiment d’incompétence et d’inadéquation. Il y a tellement de variables dans la vie des gens qu’il est insensé d’essayer d’être ce qu’ils sont. Chacun est unique avec un parcours et des expériences spécifiques.

En nous comparant aux autres, nous réduisons la vision de notre propre potentiel.

Nous ne sommes pas faits pour être des clones. Nous devons être fidèles à notre moi authentique plutôt qu’à la réplique d’une autre personne, qui plus est imparfaite elle aussi.

4. Être assez

La personne qui souffre du syndrome de l’imposteur se répète en boucle qu’elle n’est pas assez digne, pas assez compétente, etc.

Pourtant, vous possédez suffisamment de ressources pour surmonter des obstacles. Vous l’avez déjà prouvé. Si vous avez réussi dans le passé, vous pouvez réussir dans le futur. Vous êtes plus intelligent et talentueux que vous ne le pensez.

5. Identifier l’origine des doutes

Prenez un moment pour regarder ce qui motive votre comportement. Sans juger, demandez-vous ce qui vous fait douter de vous-même.

Existe-t-il des preuves concrètes que, si tout était en place et organisé, cela ne fonctionnerait toujours pas ?

Si cela n’a pas fonctionné la dernière fois, cela ne signifie pas que cela ne fonctionnera pas cette fois-ci, car, cette fois, vous pouvez faire les choses différemment.

6. Réaliser que la perfection n’existe pas

Beaucoup de gens veulent que les choses soient parfaites. Pourtant, si elles ne tournent pas comme prévu, ce n’est pas la fin du monde.

Peut-être que les choses ont mal tourné pour montrer que ce n’est pas la bonne façon pour vous, ou que vous n’êtes pas fidèle à vous-même.

Peut-être que les choses ont mal tourné tout simplement parce que, parfois, les choses tournent mal. Donc, si vous avez un revers, ne vous dites pas que tout est fini et que vous feriez mieux d’abandonner. Regardez la situation et voyez ce qui est récupérable.

Cela peut sembler banal, mais, parfois, lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre.

Au lieu de vous concentrer sur tout ce qui ne va pas, prenez un moment pour regarder la leçon apprise et la possibilité d’essayer à nouveau.

7. S’observer

Vous connaissez la citation du Dalaï Lama « Si tu veux connaître quelqu’un, n’écoute pas ce qu’il dit, mais regarde ce qu’il fait » ? Elle peut s’appliquer à vous-même.

Imaginez que vous êtes quelqu’un d’autre dont vous surveillez le comportement. Demandez-vous comment vous avez réagi face à telle situation. Quel était votre moteur ? Était-ce de l’évitement, de la peur, de la frustration, un besoin de contrôle, de reconnaissance ?

Par exemple, une personne peut être inconsciemment réticente à mieux gagner sa vie qu’un de ses parents. Comme si elle ne pouvait pas le trahir en étant mieux que ce qu’il avait été. Dans ce cas, il est essentiel de prendre conscience de cette forme de loyauté limitante afin de la surmonter.

Dans quelle situation vous sabotez-vous ? Comment cela se met-il en place ? Apprenez à connaître votre machine pour identifier son fonctionnement.

8. Voir chaque relation comme unique

Il y a de nombreuses façons de ruiner une relation. Mais en général, il y a une cause sous-jacente : vous ne voulez pas vous faire mal. Pourquoi ? Peut-être parce qu’au fond, vous préférez mettre fin à la relation plutôt que de continuer à devenir plus vulnérable et à vous blesser comme vous l’avez été avec votre partenaire précédent(e).

Rappelez-vous que les relations peuvent avoir des modèles similaires, mais il n’en existe pas deux identiques.

Il est crucial de communiquer ouvertement et honnêtement avec votre partenaire. Exprimez vos sentiments et vos peurs.

Si vous sentez que vous luttez ou que vous le/la repoussez, soyez disposé à prendre du recul et à examiner la cause fondamentale de vos comportements selon vos propres termes.

Ensuite, c’est à vous de prendre vos responsabilités, de vous excuser et d’expliquer la racine du problème.

9. Identifier les blocages

Ce qui semblait inoffensif durant l’enfance l’est moins à l’âge adulte, et a probablement une signification plus profonde maintenant.

En général, vous évitez autre chose, comme un changement ou un échec. Si vous êtes un perfectionniste, vous pourriez par exemple tergiverser pour éviter de commettre des erreurs.

Essayez d’identifier ce que vous retardez ou évitez.

Dépassez la simple excuse de « je n’ai simplement pas envie de le faire pour le moment » et voyez ce qui vient. Par exemple, si vous postulez pour un emploi, vous essayez peut-être en réalité d’éviter de nouvelles responsabilités.

Une fois que vous avez compris ce qui vous retient, vous pouvez essayer de remettre en question ces croyances négatives et les peurs sous-jacentes. Avancez petit à petit vers la réalisation des tâches et visualisez un résultat final positif tout en vous donnant le droit à l’erreur.

10. Penser au-delà de soi

L’autosabotage, en plus de ruiner la vie de celui/celle qui le pratique, affecte d’autres personnes, tant au niveau professionnel que social ou familial.

C’est aussi un comportement égoïste. Nous avons du mal à l’admettre – qui a envie de reconnaître son égoïsme ? – mais c’est pourtant une réalité à affronter.

Ainsi, une personne amoureuse qui se sent obligée de mettre fin à une relation blesse son/sa partenaire, l’employé qui sabote un projet met ses collègues dans l’embarras, une opportunité financière refusée peut avoir des répercussions sur une famille, etc.

Bien sûr, l’individu souffre, mais la collectivité aussi. Il est important de dépasser sa propre personne et voir les conséquences que l’autosabotage a sur notre entourage.

11. Tenir un journal

L’un des meilleurs outils à notre disposition lorsqu’on s’engage dans une voie d’amélioration de soi est un carnet dans lequel reporter tout ce qui se passe en nous : émotions, ressentis, objectifs, évolution, etc.

Il y a quelques règles à respecter pour tenir un journal :
• Il n’y a pas de règles ;
• Écrire librement sans se soucier de la grammaire ;
• Ne pas se censurer ;
• Réserver ses écrits pour soi ;
• Prendre du plaisir.

Lorsque vous commencez à écrire un journal, la page blanche peut être intimidante. Certains y verront une source d’inspiration, d’autres auront l’impression de tomber dans un abysse de désespoir. Ne vous laissez pas impressionner. L’essentiel est de commencer à écrire. Peu importe le sujet. Quoi que vous pensiez, exprimez-le sans crainte du jugement, vous serez la seule personne à lire.

Laisse-vous aller, griffonnez, dessinez ou écrivez les paroles de chansons que vous aimez. Ajoutez-y des couleurs si ça vous parle. Tout ce qui vous fait du bien est recommandé. Laissez-vous surprendre par votre créativité.
Gardez toujours à l’esprit que les pensées couchées sur papier perdent de leur ampleur.

12. Pratiquer le bavardage mental positif

L’un des moyens les plus puissants de détruire l’autosabotage consiste à se parler de manière positive.

Que vous le réalisiez ou non, vous vous parlez tous les jours. Et souvent de manière négative, soit sous forme de peur, de culpabilité ou d’anxiété. Quand ce n’est pas simplement de l’autodévalorisation.

Cette négativité affecte notre vie en profondeur et démolit chaque jour davantage l’estime de soi.

Changer la façon de se parler à soi-même est assez simple. Pourtant, cela peut être difficile à mettre en pratique car nous ne sommes tout simplement pas habitués à nous parler de manière positive.

Le bavardage mental positif nous fait prendre conscience des pensées limitantes que nous nous imposons chaque jour. Il renforce aussi l’image de soi, tant au niveau de la confiance que de l’estime. Ce faisant, il contribue à construire une nouvelle représentation de soi basée sur des forces plutôt que des faiblesses.

13. Devenir notre meilleur ami

Si nous pouvons accorder beaucoup de temps et d’attention à notre entourage, nous avons tendance à nous délaisser. Dans le cas d’un comportement d’autosabotage, il est crucial de devenir son meilleur ami.

C’est essentiel pour quiconque souhaite atteindre son potentiel et vivre une vie de qualité.

Réservez du temps pour vous consacrer à des choses que vous aimez.

Embarquez pour un voyage à la découverte de vous-même.

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