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SLOW MOVEMENT : LE BONHEUR EST DANS LA LENTEUR

SLOW MOVEMENT : LE BONHEUR EST DANS LA LENTEUR
La vie est ce qui se passe ici, en ce moment – et ce n’est qu’en ralentissant que nous pourrons la vivre pleinement. Si nous nous précipitons toujours, nous ne faisons qu’effleurer la surface des choses. À notre époque, choisir de faire une pause pour réfléchir est une nécessité. Ce n’est pas un luxe ou une distraction, c’est un moyen d’augmenter les chances de mieux comprendre et de s’engager de manière productive avec le monde qui nous entoure.

La vie, c’est le truc qui se passe quand vous êtes occupé à faire autre chose. (John Lennon)

Une croyance populaire veut que vitesse soit synonyme de progrès et d’efficacité. Ne dit-on pas « le temps, c’est de l’argent » ?

La vitesse est amusante et grisante. C’est une véritable poussée d’adrénaline, comme une drogue, et nous en sommes dépendants.

Si notre histoire d’amour avec l’urgence est passionnée – rien de tel qu’une vie trépidante pour nous faire sentir indispensables – elle est aussi source de frustration.

La vitesse est souvent un instrument de déni, un moyen d’éviter des problèmes plus profonds. Au lieu de faire face à ce qui ne va pas dans nos vies, nous nous distrayons avec rapidité et agitation.

À force de suivre un rythme infernal, nous nous sentons submergés et dépassés.

Ralentir peut être l’antidote à cela. Cela nous permet de réfléchir aux grandes questions : Qui suis-je ? Quel est mon but ? Quelle sorte de vie devrais-je mener ? Comment puis-je rendre le monde meilleur ?

De telles questions peuvent être inconfortables, mais y faire face apporte finalement une plus grande profondeur à nos vies.

Les origines du mouvement doux

Le mouvement doux trouve son origine à la fin des années 1980 dans un restaurant de Bra, dans le nord de l’Italie. Des passionnés de gastronomie et des militants sociaux s’y rencontrent et partagent des idées.

Lorsqu’ils apprennent que la chaîne de restauration rapide (« fast food » en anglais) McDonald veut ouvrir une franchise sur l’une des places historiques de Rome, des milliers d’Italiens consternés se rassemblent pour protester. Non aux hamburgers, oui aux pâtes !

Sous l’impulsion de l’expert culinaire Carlo Petrini, ils se disent que s’il existe une philosophie du fast food, il peut aussi y en avoir une du slow food (« slow » signifie « lent » ou « doux »).

Trois ans plus tard – le temps de cuire les pâtes – le mouvement slow food est officiellement fondé dans le but de défendre la biodiversité, les traditions régionales, le plaisir gastronomique et l’intérêt des gens pour la provenance de leur nourriture.

Dans le manifeste du slow food, on peut lire : « Nous sommes asservis par la vitesse et avons tous succombé au même virus insidieux : le fast life qui perturbe nos habitudes, imprègne l’intimité de nos maisons et nous oblige à manger du fast food. Une défense ferme du plaisir matériel silencieux est le seul moyen de s’opposer à la folie universelle du fast life. »

Au fil du temps, l’épithète « slow » a été ajouté à différentes activités pour signifier une façon de faire plus équilibrée.

Trouver la bonne vitesse

On entend de plus en plus parler d’activités « slow » : slow work, slow food, slow fashion, etc. Tous ces concepts ont un objectif commun : reconnecter là où la vitesse nous a éloigné de ce qui compte vraiment.

Pour Carl Honoré, auteur et spécialiste du slow movement, le mouvement doux (ou lent) est une révolution culturelle contre l’idée que plus vite, c’est toujours mieux.

Mais la philosophie douce ne consiste pas à tout faire à la vitesse d’un escargot.

Il s’agit de chercher à tout faire à la bonne vitesse. Être présent, dans l’instant. Savourer les heures et les minutes plutôt que de simplement les compter. Tout faire aussi bien que possible, au lieu d’être aussi rapide que possible.

Lent signifie être présent, vivre pleinement chaque moment, faire passer la qualité avant la quantité dans tout, du travail et du sexe à la nourriture et à la parentalité.

Le mouvement doux prône un changement culturel vers un ralentissement du rythme de vie, non pas en se dérobant à nos responsabilités, mais en trouvant une façon moins agitée et plus réfléchie de faire les choses.

Cela remet en question les principes de la mondialisation qui privilégie la quantité, la vitesse, la consommation et le besoin de résultats immédiats.

Il s’agit d’arrêter de nous précipiter car nous perdons la trace de nous-mêmes, de nos propres valeurs et de ce qui fait sens.

Il y a maintenant une version lente (ou douce) de presque tout ce que vous pouvez imaginer : argent doux, parentalité douce, éducation douce, lecture douce, architecture douce, médecine douce, etc.

Bien qu’il existe une grande diversité dans la manière dont la lenteur est adoptée par les mouvements populaires à travers le monde, ce qui les unit est sans doute le besoin de répondre aux besoins fondamentaux de la vie quotidienne avec lenteur.

Ces mouvements recherchent une relation plus substantielle avec la complexité du monde.

De la mode à la gastronomie, en passant par les voyages et l’éducation, la philosophie douce attire de nombreuses personnes avec ses idées contre-intuitives sur la manière de vivre la vie, impliquant un changement de priorités et de valeurs.

Le mouvement doux, qui regroupe différents concepts, exprime ainsi la nécessité de savourer les moments plutôt que de voir les personnes ou les choses comme un moyen d’arriver à une fin.

Il nous demande de considérer qu’en mettant l’accent sur la qualité, nous devrons peut-être ralentir notre façon de manger, de voyager, de consommer, de produire et de vivre.

Comment faire ?

Le secret est dans l’équilibre. Au lieu de tout faire plus vite, faites tout à la bonne vitesse. Parfois rapide. Parfois lente. Parfois quelque part entre les deux.

Cherchez à vivre à ce que les musiciens appellent le tempo giusto (la bonne vitesse). Soyez rapide quand il est nécessaire de l’être rapide, et soyez lent lorsque la lenteur s’impose.

Dans le monde moderne où il y a un besoin constant d’être occupé, le mouvement doux découle d’une volonté de reprendre le contrôle de nos vies plutôt que d’être guidé par le besoin d’avoir toujours plus.

En quoi le ralentissement est si intéressant ?

Il permet différentes choses :

• Gagner en concentration et en efficacité
• Réduire le stress
• Avoir plus de temps pour faire ce qui compte vraiment
• Avoir des relations plus épanouissantes
• Développer l’empathie
• Contribuer au développement durable
• Améliorer la présence à travers la pratique de la pleine conscience

L’histoire d’un employé de Volvo en Suède illustre parfaitement le concept : un collègue vient le chercher le matin de son premier jour. Une fois sur place, alors que le parking est vide, le collègue se gare loin de l’entrée. Il fait pareil les jours suivants. Le nouvel employé lui demande alors s’il y a des places fixes. Le collègue lui répond que non, le fait de se garer loin permet simplement de profiter d’une marche matinale.

Au Danemark, le concept du hygge, profondément ancré dans l’ADN danois, privilégie un mode de vie basé sur le bien-être et l’harmonie. Il résume la culture consciente de contentement des Danois.

Dans le même esprit, les Suédois ont le fika, qu’on traduit grosso modo par « pause café ». Il s’agit de réserver du temps dans la journée pour boire et manger en bonne compagnie et profiter du moment présent.

Une approche consciente

Le mouvement doux nous met au défi : Comment ralentir si je veux arriver quelque part ? Comment ralentir si je veux que ma carrière, mon entreprise, mon produit ou mon idée triomphe sur le marché ? Quelle course a jamais été gagnée en ralentissant ?

À ces questionnements légitimes, les partisans du mouvement lent répondent que dans chaque cas, prendre plus de temps pour accomplir des tâches peut améliorer la capacité à atteindre nos objectifs, à résoudre des problèmes et à nous engager plus consciemment.

Le mouvement doux privilégie la simplicité et les choses essentielles comme la famille, les amis et les loisirs et permet donc de se reconnecter à nous-même, à notre corps, à notre esprit, à la spiritualité. À notre vie.

Nous devons cesser d’appliquer la même vitesse à tout ce que nous faisons.

Certaines choses ne sont pas destinées à être précipitées (élever un enfant, préparer un bon repas, etc.). Nous devons donc recommencer à faire les choses à la bonne vitesse – et apprendre à ralentir lorsque la vie compte vraiment.

Nous devons cesser de tout faire à la fois – multitâche quand tu nous tient – pour devenir plus présents et conscients, en nous concentrant sur l’ici et maintenant.

Être constamment pressé nous empêche de nous impliquer dans notre propre vie et encore moins dans celle de ceux qui nous entourent.

4 concepts « slow »

1. L’alimentation douce

On pourrait résumer la philosophie du slow food par : « Une nourriture bonne, propre et juste».

Concrètement, cela signifie que :

1. La nourriture doit ravir les sens et être plus qu’un simple carburant ;

2. Elle doit arriver dans nos assiettes de la manière la plus propre et la plus respectueuse possible de l’environnement ;

3. Les producteurs doivent être rémunérés équitablement pour leur travail.

À l’inverse de la restauration rapide, le slow food privilégie la production locale, la préparation de qualité et la consommation consciente.

Dans un monde où nous pouvons obtenir des aliments transformés bon marché et les engloutir sans même quitter nos voitures, l’alimentation lente semble être un retour à une autre époque.

Elle vise à préserver la biodiversité. Carlo Petrini pense que la mondialisation et l’industrialisation des aliments ont entraîné une standardisation du goût et détruisent de nombreuses saveurs et variétés alimentaires.

La restauration rapide a toujours le même goût, peu importe où vous l’achetez. Cela vaut-il la peine de visiter l’Italie pour manger au Burger King ?

Dans l’alimentation lente, les consommateurs deviennent des coproducteurs. Ce changement de nom lie l’agriculteur et l’acheteur et donne à ce dernier un rôle plus actif.

Les coproducteurs sont encouragés à connaître et à soutenir leurs agriculteurs, fromagers, vignerons locaux – tous ceux qui leur proposent leur cuisine cultivée localement.

Une autre facette importante du mouvement slow food est l’éducation au goût.

Si vous comprenez toutes les facettes de votre nourriture ainsi que son origine, elle prend plus de sens et de valeur lorsque vous la consommez.

Le slow food, c’est :

Préserver la cuisine locale et faire des plantes, des animaux et de l’agriculture une écorégion ;

Prôner la biodiversité ;

Développer un nouveau système agricole qui respecte les identités culturelles locales, les ressources de la terre, l’élevage durable et la santé des consommateurs ;

Réfléchir à la façon dont nos choix de consommation font partie d’un réseau interdépendant au sein d’une économie sociale ;

Éduquer les enfants sur les origines et le goût des aliments – pour les aider à avoir un lien avec les aliments qu’ils mangent ;

Sensibiliser aux problèmes écologiques et éducatifs associés à la production et à la consommation d’aliments à l’échelle mondiale.

2. Les villes lentes

Cittaslow est une organisation qui a pour objectif d’améliorer la qualité de vie dans les villes en ralentissant leur rythme global, en particulier dans l’utilisation des espaces et la gestion du trafic.

Le réseau Cittaslow vise à ralentir le rythme de vie global, rendre l’espace urbain plus agréable, prendre soin de l’environnement, résister à l’homogénéisation et à la mondialisation des villes, promouvoir un mode de vie sain et favoriser les cultures locales.

Il y a actuellement 264 villes dans 30 pays qui répondent aux critères de Cittaslow. Si vous êtes curieux de voir quelles villes en font partie, vous pouvez visiter leur site.

3. Les voyages lents

Vous connaissez les gens qui parcourent les pays juste pour avoir le plus grand nombre de tampons sur leur passeport ? Ceux qui, par exemple, restent dans un hôtel de luxe de Bangkok et qui, lorsqu’ils quittent le pays 4 jours plus tard, disent : « J’ai fait la Thaïlande. »

Les voyageurs lents font le contraire : ils « vivent » le pays au lieu de le « faire ».

Le voyage lent imite les villes Cittaslow. Il s’agit ici de voyager à son rythme et de savourer chaque instant au lieu de se précipiter.

Voyager doucement, c’est ralentir, prendre le temps de voir, d’expérimenter et, surtout, de comprendre les endroits que nous visitons et de rencontrer les gens qui y vivent.

C’est aussi appréhender le voyage avec un état d’esprit différent, curieux et ouvert, en privilégiant les moyens de transport à faible impact.

Fini les voyages où vous enchaînez les endroits à voir et rentrez à la maison comme si vous aviez besoin de vacances.

Les voyageurs lents restent au même lieu plusieurs jours. Ils choisissent généralement des endroits « chez soi, loin de chez soi » pour vivre comme ils le feraient chez eux.

Le voyageur lent se mêle à la communauté et fait de son voyage une exploration lente et approfondie de la région. Comme un processus d’immersion qui nous ouvre à de nouvelles expériences et nous met au défi de sortir de notre zone de confort. C’est une invitation à penser et voir les choses différemment.

Mais plus qu’un ensemble de règles, c’est un état d’esprit dont l’aspect le plus important est la connexion, à soi-même et aux autres.

Quelques conseils pour le slow travel :

– Partir avec un état d’esprit « loin de chez soi comme chez soi » ;
Planifier en laissant de la place pour l’imprévu ;
Sortir des sentiers battus ;
Faire moins pour vivre plus ;
Savourer le moment ;
Dépenser localement ;
Accepter de se perdre ;
Voir moins, ressentir plus ;
Trouver de la joie dans le voyage.

4. La mode douce

Nous sommes tous des consommateurs. Mais, nous avons des choix à faire concernant ce que nous consommons et la façon dont nous consommons.

Inventée en 2007, la mode douce se concentre sur la qualité plutôt que la quantité ainsi que sur la durabilité des vêtements. Avec elle, fini les gros volumes à prix moyens.

On voit apparaître de petites marques proposant des produits en série limitée et privilégiant les matières organiques ou recyclées.

Le but est d’adopter une approche locale, d’avoir un système de production transparent et de fabriquer des produits durables.

Bien que le prix soit parfois dissuasif pour l’achat d’articles de slow fashion, à long terme, une pièce de vêtements bien conçue et bien produite survivra à cinq pièces bon marché.

Le slow fashion est :

holistique, il prend en compte l’ensemble du cycle de vie du produit ;
durable, il ne considère pas les produits comme jetables ;
éthique, il examine les liens entre les choses – les matières premières, l’environnement, le travail humain, etc.

Et, comme le mouvement slow, la mode lente est contre-culturelle car elle va à l’encontre des normes sociétales actuelles selon lesquelles « plus c’est plus » et « plus vite et moins cher vaut mieux ».

Le slow fashion, c’est aussi revenir à une relation personnelle avec la mode. Un endroit où les tendances et les saisons ont moins d’importance, mais où votre éthique et votre esthétique s’unissent parfaitement et où vous pouvez échapper au stress de la consommation effrénée, en vous concentrant sur le style qui vous plaît vraiment.

C’est une approche différente dans laquelle les concepteurs, les acheteurs, les détaillants et les consommateurs sont plus conscients de l’impact des produits sur les travailleurs, les communautés et les écosystèmes.

Voici quelques conseils si vous souhaitez être un consommateur conscient en ce qui concerne les vêtements :

1. Acheter moins : Il ne s’agit pas de ne rien acheter mais d’acheter mieux, et donc moins. Ce n’est pas de l’anticonsommation, mais de la consommation alternative ;
2. Éviter les grandes marques industrielles ;
3. Rechercher la transparence (informations sur les matières, les modes de production, la distribution, les prix, etc.) ;
4. Favoriser les marques / produits éthiques et durables ;
5. Encourager les productions locales ;
6. Acheter une qualité supérieure qui durera plus longtemps ;
7. Choisir des designs intemporels pour sortir des tendances saisonnières ;
8. Ne pas accumuler. Acheter ce dont vous avez réellement besoin.

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