L’empathie n’est pas se sentir désolé pour quelqu’un. C’est notre honnête réponse à la question « pourquoi cette personne a-t-elle fait ce qu’elle a fait ? » (Seth Godin)
Ressentir pour comprendre
L’empathie est la capacité de comprendre et de partager les pensées ou les sentiments d’une autre personne. Pour ressentir et manifester de l’empathie, il n’est pas nécessaire de partager les mêmes expériences ou circonstances que les autres.
L’empathie est plutôt une tentative de mieux les comprendre en apprenant à connaître leur point de vue. C’est donc une compréhension respectueuse de ce qu’ils vivent. En relation avec eux, l’empathie ne se produit que lorsque nous avons réussi à abandonner toutes les idées préconçues et tous les jugements les concernant.
Exprimer de l’empathie facilite les connexions humaines authentiques. Quand une autre personne perçoit votre empathie, elle se sent comprise, respectée, valorisée et en confiance.
L’empathie se distingue de la gentillesse ou de la pitié par sa capacité à se mettre à la place d’une autre personne dans le but de comprendre ses sentiments et ses perspectives, et d’utiliser cette compréhension pour guider ses actions.
L’empathie cognitive, émotionnelle et bienveillante
Le psychologue Daniel Goleman, auteur de L’intelligence émotionnelle, divise l’empathie en 3 catégories: cognitive, émotionnelle et bienveillante.
1. L’empathie cognitive est la capacité de comprendre ce que ressent une personne et ce qu’elle pourrait penser. Elle fait de nous de meilleurs communicateurs, car elle nous aide à relayer l’information de manière à atteindre au mieux l’autre personne.
Construire une empathie cognitive consiste à faire des suppositions éclairées. Nous interprétons souvent mal les mouvements physiques et les expressions faciales ; un sourire peut être synonyme de joie ou d’exubérance, mais il peut aussi être un signe de tristesse.
Alors, avant de vous engager avec une autre personne, réfléchissez à ce que vous savez sur elle et soyez disposé à en apprendre davantage. Mais gardez à l’esprit que votre expérience antérieure et vos préjugés inconscients auront une influence sur votre interprétation de l’humeur, du comportement ou de la pensée d’autrui.
2. L’empathie émotionnelle est la capacité de partager les sentiments d’une autre personne. On peut la décrire comme « ta douleur dans mon coeur ». Ce type d’empathie aide à établir des liens émotionnels avec les autres.
Pour parvenir à une empathie émotionnelle, il faut aller plus loin. L’objectif est de partager les sentiments de l’autre personne, ce qui conduit à une connexion plus profonde.
Lorsque quelqu’un vous parle d’une lutte personnelle, écoutez attentivement. Résistez à l’envie de juger la personne ou la situation, d’interrompre et de partager votre expérience personnelle, ou de proposer une solution. Concentrez-vous plutôt sur la compréhension du comment et du pourquoi : comment la personne se sent et pourquoi elle se sent comme cela.
Ensuite, il est important de prendre le temps de réfléchir. Une fois que vous comprenez mieux ce que la personne ressent, vous devez trouver un moyen d’établir une relation.
Demandez-vous : « Quand est-ce que je me sens semblable à ce que cette personne a décrit? »
Une fois que vous avez trouvé un moyen de vous connecter avec les sentiments de l’autre et que vous avez une image plus complète de la situation, vous êtes prêt à faire preuve d’empathie bienveillante. Dans cette étape, vous agissez pour aider comme vous le pouvez.
3. L’empathie bienveillante va au-delà de la simple compréhension des autres et du partage de leurs sentiments : elle nous pousse réellement à agir, à aider de toutes les manières possibles.
Commencez par demander directement à l’autre personne ce que vous pouvez faire pour aider. Si elle est incapable de partager, demandez-vous ce qui vous a aidé, ou aurait aidé, lorsque vous étiez dans le même cas.
C’est bien de partager votre expérience ou de faire des suggestions, mais évitez de donner l’impression que vous avez tout vu, tout connu, ou que vous avez toutes les réponses. Au lieu de cela, proposez quelque chose qui vous a aidé dans le passé. Présentez-le comme une option qui peut être adaptée à la situation, au lieu d’une solution globale.
N’oubliez pas que ce qui a fonctionné pour vous, voire pour d’autres, peut ne pas fonctionner pour cette personne. Mais ne laissez pas cela vous empêcher d’aider.
Pour illustrer le fonctionnement de ces trois types d’empathie, imaginez un ami qui vient de perdre un proche. Votre réaction naturelle peut être de la sympathie, un sentiment de pitié ou du chagrin. La sympathie peut vous amener à exprimer des condoléances ou à envoyer une carte, ce qui sera probablement apprécié.
Faire preuve d’empathie demande plus de temps et d’effort. Cela commence par une empathie cognitive: imaginez ce que la personne traverse. Qui a-t-elle perdu? À quel point étaient-ils proches? Quels changements cette perte va-t-elle occasionner?
L’empathie émotionnelle vous aidera non seulement à comprendre les sentiments de votre ami, mais aussi à les partager. Vous essayez de vous connecter à quelque chose en vous qui connaît le sentiment de profonde tristesse et de douleur émotionnelle. Vous vous souviendrez peut-être de ce que vous avez ressenti lorsque vous-même avez perdu un proche, ou imaginez ce que vous ressentiriez si vous n’avez pas vécu cette expérience.
Enfin, l’empathie bienveillante vous pousse à agir. Vous pouvez cuisiner pour votre ami, vous occupez des enfants ou prendre en charge certaines tâches ménagères ou administratives.
1. Soyez un auditeur actif
La plupart des gens parlent deux fois plus qu’ils n’écoutent. Emportés par leur enthousiasme, ils laissent peu de place à l’autre. Et lorsqu’ils écoutent, c’est davantage pour répondre que pour comprendre.
Alors que l’écoute passive permet à une personne d’entendre et de réagir à la demande, l’écoute active implique que la personne écoute chaque mot, imagine les émotions qui sous-tendent ce qui se dit et retransmet régulièrement ce qui est entendu. L’écoute active nous incite à nous connecter plus profondément.
Plus vous pratiquez une écoute active, plus vous serez capable de lire les émotions d’une personne à travers ses mots, son ton et ses expressions.
Le fait de devenir un auditeur actif augmente les niveaux d’empathie, mais contribue également à créer des sentiments positifs chez la personne qui communique avec vous.
6 principes de l’écoute active:
– Oubliez tout ce qui pourrait vous distraire, consacrez-vous pleinement à la conversation ;
– Maintenez un contact visuel constant ;
– Offrez un véritable espace d’expression à votre interlocuteur en lui accordant le temps nécessaire pour exprimer sa pensée sans l’interrompre ;
– Lorsqu’il a terminé, résumez ce que vous avez compris et demandez-lui si c’est correct ;
– Posez des questions pertinentes sans juger ;
– Si la personne est émotionnellement fragile, permettez-lui d’exprimer et de ressentir ses émotions dans un cadre sécurisant.
2. Exprimez votre point de vue
3. Soyez vulnérable
Après avoir écouté une personne, pensez à une situation similaire dans laquelle vous vous êtes déjà trouvé. Rappelez-vous votre ressenti à ce moment et faites-en part. N’hésitez pas à partagez votre paysage intérieur, vos émotions, votre insécurité, vos peurs. C’est un terrain idéal pour une relation de qualité.
4. Ne faites pas de suppositions
Lorsque vous formulez des hypothèses, vous proposer des réponses prématurées. Prenez le temps d’écouter et de comprendre. Accordez-vous un moment de réflexion afin d’éviter de vous lancer dans des explications hâtives et inadaptées.
5. Utilisez votre imagination
L’engagement requis par la lecture d’oeuvres de fiction favorise l’empathie. Lorsqu’une personne se perd dans une histoire, son attitude et ses intentions changent pour refléter cette histoire. Le lecteur a le sentiment d’entrer dans un nouveau monde en raison de l’empathie qu’il éprouve pour les personnages. Cette démarche demande un travail créatif. Il s’agit donc de développer votre imagination.
6. Etablissez une connexion
Adopter son point de vue ne signifie pas forcément d’y souscrire mais de le comprendre. Posez des questions ouvertes qui facilitent le dialogue: « Que voulez-vous dire lorsque vous dites…? », « Pouvez-vous m’en dire plus sur…? », etc.
7. Passez du temps à aider les autres
8. Pratiquez la méditation bienveillante
9. Cultivez votre curiosité
Soyez curieux envers les gens que vous rencontrez. Plus vous en apprendrez sur la façon dont les autres vivent et pensent, plus vous disposerez d’outils pour exploiter l’empathie.
10. Essayez la vie d’une autre personne
Imaginez-vous, par exemple, avoir la vie de quelqu’un d’autre durant une journée. Essayez d’envisager tous les aspects de cette nouvelle vie et les conséquences éventuelles sur votre façon de penser.
11. Oubliez les jugements et les critiques
Déclarer qu’il suffit d’aller de l’avant ne fait pas de vous une personne emphatique. Il faut ressentir la douleur et la détresse. Pour cela, il est nécessaire de mettre de côté sa propre grille d’analyse et s’abstenir de juger ou de critiquer.
Essayez de mieux comprendre le point de vue de l’autre sans dire que c’est bon ou mauvais. De cette façon, vous pourrez atteindre un niveau de compréhension plus profond.
12. Offrez votre aide
Gardez à l’esprit que nous avons tendance à vouloir réparer ce qui est cassé alors que bien souvent la personne en souffrance ne demande, dans un premier temps, qu’à être entendue et reconnue. La résolution de problème peut venir plus tard, lorsqu’une relation de confiance est établie.