Bonheur, Développement personnel

COMMENT LA VULNERABILITE NOUS REND AUTHENTIQUE

COMMENT LA VULNERABILITE NOUS REND AUTHENTIQUE
La vulnérabilité est une émotion paradoxale. Alors que nous y voyons une forme de courage quand elle s’applique aux autres, nous la considérons comme de la faiblesse lorsqu’elle nous concerne. Mais si exposer nos défauts ne nous protège pas de la souffrance, cela nous permet de nous connecter aux autres de façon authentique et de ressentir pleinement. La vulnérabilité est donc essentielle dans notre vie car elle nous montre tels que nous sommes : imparfaits et humains.

La vulnérabilité est notre plus juste mesure du courage. (Brené Brown)

Le pouvoir de la vulnérabilité

En 2010, Brené Brown, chercheuse à l’université de Houston, donne une conférence TedTalk dans laquelle elle évoque des sujets comme la honte, la vulnérabilité et l’honnêteté. La vidéo, avec plus de 37 millions de vues, est devenue l’une des conférences TedTalk les plus regardées.

Une grande part du succès de la vidéo est due à la personnalité de Brené Brown tant elle semble se confier à travers deux histoires entrelacées : l’une sur ses recherches sur la honte et la vulnérabilité, l’autre sur la crise spirituelle et psychologique que le travail a provoquée en elle, menant à une expérience beaucoup plus profonde sur l’authenticité et la connexion humaine.

Elle explique que le sentiment de honte est à l’origine de l’incapacité de nombreuses personnes de se sentir connectées. Pourquoi la honte ? Parce que dans cette société qui valorise le perfectionnisme et le « toujours plus », beaucoup des gens pensent qu’ils ne sont pas assez – minces, riches, intelligents ou compétents – pour mériter d’être aimés. Donc, baisser la garde, être vu pour ce que nous sommes vraiment, devenir vulnérable, peut être synonyme de rejet. Les effets d’une telle croyance sont dévastateurs : stress, anxiété ou dépression, autant de troubles de la santé mentale qui alimentent une industrie pharmaceutique en croissance constante.

Franchir la porte de l’inconnu

Imaginez une situation à laquelle vous n’êtes pas habitué, par exemple, participer à une nouvelle activité avec des inconnus. Au moment de franchir le seuil, vous êtes pris de panique. L’idée d’être dans une situation de vulnérabilité vous angoisse. Vous ne rêvez alors que d’une chose, faire demi-tour et partir très loin et très vite pour échapper à la peur de l’inconnu, au jugement potentiel et à la honte éventuelle. Cette expérience vous est peut-être familière, nous sommes nombreux à l’avoir déjà vécue.

Si cette situation peut nous mettre mal à l’aise, elle représente aussi une formidable opportunité d’apprendre quelque chose de neuf et d’établir de nouvelles relations. La vulnérabilité est le berceau des émotions et des expériences que nous recherchons. Elle est le cœur d’expériences humaines significatives. Lorsque nous pensons à des moments où nous nous sommes sentis vulnérables ou exposés émotionnellement, la notion de courage y est généralement associée. Éviter les moments de vulnérabilité ne ferait que renforcer le sentiment que nous n’en sommes pas dignes.

La vulnérabilité est une insécurité présente en chacun de nous. Nous nous armons émotionnellement tous les matins lorsque nous affrontons la journée pour éviter de ressentir la honte, l’anxiété, l’incertitude et la peur. L’armure change d’une personne à l’autre, mais elle s’articule généralement autour de l’une des trois méthodes suivantes : le perfectionnisme, l’anesthésie émotionnelle ou l’évitement des moments de joie potentiels parce que, de toute façon, les choses vont mal tourner (selon les pessimismes réalistes).

Ces mécanismes de défense nous font sentir en sécurité en nous assurant le contrôle sur le moment, mais en réalité, ils nous font plus de mal que de bien :
– Le perfectionnisme est un bouclier de 20 tonnes. Nous pensons qu’il nous protégera, mais il nous empêche d’être vus tels que nous sommes.
– L’anesthésie est dommageable car elle a un effet généralisé. Nous ne pouvons pas engourdir la peur sans engourdir la joie en même temps. Ce faisant, nous passons à côté du sel de la vie.
– Le principe du pire scénario nous coupe des moments les plus doux. Oui, le pire arrivera peut-être. Mais pas forcément. En évitant une souffrance hypothétique, nous évitons de vivre.

Nous sommes tous dignes

Certains échappent au piège de la honte. Comment font-ils ? Ils s’abandonnent à la vulnérabilité car ils pensent que c’est précisément ce qui les rend dignes. Plutôt que de penser qu’ils ne sont « pas assez », ils estiment être « suffisamment ». Enracinés dans le sens profond de leur valeur, ils vivent pleinement et sans réserve leur humanité dans ce qu’elle a de plus beau et de plus fragile.

Ces personnes sont prêtes à abandonner ce qu’elles pensent devoir être pour se concentrer sur ce qu’elles sont. Pour elles, être vulnérable signifie être en vie. Elles disent : « Oui, je suis un être imparfait, vulnérable et parfois effrayé, mais cela ne change rien à la vérité selon laquelle je suis une personne courageuse et digne d’être aimée. »

On sait tous que l’herbe du voisin n’est pas plus verte et que les personnes qui ont le plus besoin de montrer qu’elles sont heureuses le sont finalement le moins. Néanmoins, il suffit de passer une heure sur les réseaux sociaux pour finir par éprouver un sentiment de honte face à tel étalage de bonheur, de beauté et de réussite.

La honte est universelle et normale. Mais, loin d’être quelque chose à cacher et à éviter, elle peut servir d’impulsion – même désagréable – pour générer des changements positifs dans nos vies. La question n’est pas de savoir pourquoi il faut avoir honte, mais comment y remédier. Il faut avoir le courage de se présenter dans sa vérité nue, même si cela signifie risquer l’échec, la blessure, la honte et peut-être même le chagrin.

La vulnérabilité est une incertitude, un risque et une exposition émotionnelle. Elle est basée sur la réciprocité et requiert des limites et de la confiance. Ce n’est ni un partage excessif, ni une purge.

4 mythes de la vulnérabilité à déconstruire

1. Être vulnérable, c’est être faible

De nombreuses personnes éprouvent des difficultés à s’ouvrir à leurs sentiments et émotions car elles pensent que les gens y voient un signe de faiblesse. Mais vivre sans émotions, c’est ne pas vivre pleinement. Nous devons accepter la force de la vulnérabilité, car elle est le lieu de naissance de l’amour, de l’appartenance, de la joie et du courage.

La vulnérabilité est au cœur de toutes les émotions et de tous les sentiments. Sentir, c’est être vulnérable. Croire que la vulnérabilité est une faiblesse, c’est penser que ressentir est une faiblesse. Évacuer notre vie émotionnelle de peur que les coûts ne soient trop élevés revient à nous éloigner de ce qui donne un sens et une signification à la vie.

2. La vulnérabilité, c’est pour les autres

Beaucoup de gens estiment que la vulnérabilité est un sujet qui ne les concerne pas. C’est un sentiment qu’ils ne veulent ni connaître ni approcher. Mais nier notre propre vulnérabilité nous engage dans des comportements inconsistants. Sans elle, nous ne pouvons pas devenir la meilleure version de nous-mêmes.

3. La vulnérabilité nous isole

Être vulnérable consiste à partager ses sentiments et expériences avec des personnes qui ont le droit, et la capacité, de les entendre. La vulnérabilité fait partie intégrante du processus de construction de la confiance. Celle-ci permet à deux personnes de s’ouvrir et de partager tout ce qu’elles sont. Cela comprend autant les forces que les faiblesses.

4. Nous pouvons y arriver seuls

Notre culture tient en haute estime les personnes indépendantes. Mais la frontière entre indépendance et solitude est ténue. Il faut du courage pour demander de l’aide. Et pour cela, nous devons être vulnérables.

9 conseils pour adopter la vulnérabilité

1. Accepter le fait d’en valoir la peine

Pour pouvoir accepter la vulnérabilité, la première chose à faire est d’accepter le fait que vous êtes digne de recevoir une réponse positive. Si vous vous ouvrez à quelqu’un d’autre, croyez que vous êtes en mesure de garantir la confiance et le respect. Si vous travaillez à atteindre un objectif, soyez convaincu d’avoir les compétences et la détermination pour y parvenir. Vous n’irez pas loin si vous n’avez pas la conviction que vous méritez des résultats positifs.

2. Se montrer imparfait

Les imperfections ne sont pas des insuffisances. Elles nous rappellent que nous sommes tous dans le même bateau. Beaucoup de gens sont convaincus que montrer une image d’eux parfaite (et faussée) est un signe de succès et de force. Puis ils se demandent pourquoi leur vie est vide et insatisfaisante.

Lorsque vous présentez au monde quelque chose que vous n’êtes pas, les gens le remarquent et ont plus de mal à se connecter à vous. Lorsque vous vous acceptez et laissez vos imperfections coexister avec vos forces, vous devenez réel aux yeux du monde. Prenez conscience que les autres vivent les mêmes imperfections et s’imposent les mêmes jugements que vous.

3. Être authentique

L’authenticité est la pratique quotidienne qui consiste à laisser tomber qui nous pensons devoir être pour embrasser qui nous sommes. Être authentique, c’est faire le choix de l’imperfection. Cela exige de vivre et d’aimer de tout notre cœur, même lorsque c’est difficile, même lorsque nous luttons contre la honte et la peur de ne pas être assez bon, et particulièrement lorsque la joie est si intense que nous avons peur de la ressentir.

Vivre de tout son cœur, cela signifie cultiver le courage, la compassion et la connexion pour se réveiller le matin et penser : « Peu importe ce qui est fait et ce qui reste à faire, je suis assez ». Et lorsque nous nous couchons le soir, nous savons que nous sommes imparfaits, vulnérables et parfois même effrayés, mais cela ne change rien à la vérité. Nous sommes courageux et dignes d’être aimés.

4. Trouver les racines du perfectionnisme

Le perfectionnisme est un système de croyance autodestructeur et addictif qui alimente la pensée que si nous paraissons parfaits et faisons tout parfaitement, nous pouvons éviter ou minimiser la douleur de la honte.

Nous essayons d’être parfaits parce que nous craignons d’être jugés et que nous ne nous permettons pas de nous confronter à la vulnérabilité face à la critique et au jugement. La vérité est que si nous avons une base solide, nous pouvons nous sentir mal après les critiques, mais nous les surmontons car elles ne nous remettent pas en question en tant qu’individu.

Comment réduire l’emprise du perfectionnisme ?
– S’autoriser l’échec ;
– Autoriser la vulnérabilité dans notre vie ;
– Faire de son mieux et accepter les conséquences ;
– Être bienveillant envers soi-même ;
– Profiter du moment présent et décider de se sentir bien dans ces petites réalisations de la vie ;
– Abandonner la comparaison ;
– Assumer ses propres succès et reconnaître ceux des autres.

5. Rejeter la honte et accepter la culpabilité

Il y a une différence essentielle entre la culpabilité et la honte. La honte semble indiquer que quelque chose ne va pas chez nous en tant que personne. Elle ne permet pas d’améliorer beaucoup la situation. Elle dirige notre attention de façon unilatérale sur nos erreurs et nos défauts sans donner d’indices sur la façon de nous en sortir et d’entamer le chemin de la guérison. La honte obscurcit notre jugement et nous convainc que l’événement ou la situation est inextricablement lié à qui nous sommes.

La culpabilité, par contre, nous permet de reprendre la situation, d’améliorer les choses et, éventuellement, de nous sentir mieux. Elle peut susciter et alimenter un changement significatif en étant une force motrice. C’est un sentiment inconfortable, mais utile. La culpabilité est aussi puissante que la honte, mais son influence est positive, alors que celle de la honte est destructrice.

6. Recevoir et donner

Beaucoup de gens sont bons pour donner, mais se révèlent incapables de recevoir. Ils évitent tout ce qui approche de près ou de loin d’une célébration de leur être.

L’un des principaux obstacles à la mise en relation est l’importance culturelle que nous accordons à l’individualisme. En quelque sorte, nous en sommes venus à assimiler le succès avec le fait de n’avoir besoin de personne. Nous sommes nombreux à vouloir donner un coup de main, mais nous sommes très réticents à demander de l’aide quand nous en avons besoin. C’est comme si nous divisions le monde entre ceux qui offrent de l’aide et ceux qui en ont besoin. La vérité est que nous sommes les deux à la fois.

7. Avoir le sens du courage et faire preuve de compassion

Le courage consiste essentiellement à raconter de tout son cœur qui l’on est. Les personnes qui ont le courage de reconnaître leur imperfection créent les liens les plus sincères.

La compassion est quelque chose que nous devons d’abord pratiquer envers nous-mêmes avant de pouvoir l’appliquer aux autres. L’idée d’empathie, de pouvoir se mettre à la place des autres, contribue grandement au succès des relations. C’est la preuve que, dans les moments les plus sombres, nos proches se sentent accompagnés.

8. Rechercher l’excellence, pas la perfection

Le perfectionnisme n’est pas une question de croissance, d’amélioration ou de réussite personnelle, mais plutôt de peur et d’évitement. Par conséquent, ce sur quoi nous devrions vraiment nous concentrer est la réalisation de l’excellence, la meilleure version de nous-même malgré nos défauts.

9. Oser être soi-même

Il faut avoir le courage être soi-même. La peur, le jugement, l’insécurité et le doute ne disparaîtront jamais, quels que soient les efforts que nous déployons pour les éviter. Au lieu de cela, affrontons-les avec courage et confiance, et gardons à l’esprit que nous avons les ressources nécessaires pour surmonter les obstacles.

Conclusion

Il est important d’apprendre à reconnaître ces moments de vulnérabilité et les apprivoiser. La pleine conscience est un bon point de départ. Adopter une pratique d’ouverture et de prise de conscience de notre environnement ainsi que de nos propres pensées, sentiments et déclencheurs nous aidera à reconnaître que nous nous désengageons parce que nous avons peur.

Il s’agit de reconnaître qu’affronter la vulnérabilité nécessite une grosse dose de courage et d’abandonner l’inquiétude constante de ce que les autres pensent de vous. La plupart des gens sont concentrés sur leurs propres luttes internes, pas sur vous.

Ne vous inquiétez pas de ne pas être parfait. Personne ne l’est.

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